Samedi 16 Septembre 2017, à l’occasion de la journée du patrimoine, Richard DANES, Maire de Capens, Jean- Pierre LABOULAIS, adjoint au Maire chargé des manifestations, Christian LIBES-MERMOZ, représentant la famille de Jean MERMOZ et Président de l’Association Mémoire de Mermoz, les membres de l’Association Mémoire de Mermoz et leurs amis passionnés de la région toulousaine ont organisé l’exposition « MERMOZ, AVIATEUR DE LEGENDE ». Cette rétrospective a été organisée en souvenir de l’accident du Latécoère 28-8, à CAPENS, au lieu-dit La Girouette (au quartier des Quarts), le 30 août 1930.
Nous allons revenir sur les circonstances de ce crash aérien, duquel MERMOZ est ressorti miraculeusement indemne.
Dans sa lettre du 4 septembre 1930 à sa mère, Jean Mermoz lui relate l’accident.
« A 1000 mètres, alors que je descendais de 5000 mètres, où j’étais monté chargé à 6000 Kg, j’étais en train de faire une base de vitesse de trois minutes, j’ai senti le fuselage se tordre et se désarticuler. J’ai voulu ouvrir la porte de côté pour me jeter en parachute mais impossible : l’avion s’abattant en vrille à mort et les ferrures déformées m’empêchaient d’aboutir ; je me suis alors lancé dans la trappe ouverte au-dessus de ma tête, mais je ne pus y passer à cause de mes épaules et la tête dehors, je vis l’aile gauche se détacher ; le réservoir de 1200 litres d’essence s’entrouvrît derrière moi, m’inonda d’essence puis le tout se déchiqueta et je fus l’un des débris que libéra l’avion littéralement pulvérisé comme s’il avait reçu un obus de plein fouet. J’ai fait environ cent cinquante à deux cents mètres de chute libre avant que le parachute soit ouvert, et je me suis senti accroché subitement dans le vide avec une violente secousse. J’ai levé les yeux et j’ai vu des morceaux de l’appareil s’abattre sur mon parachute et y faire de nombreuses déchirures. L’un d’eux enleva un morceau de 1 m 50 et ma vitesse de chute s’accéléra. La queue de l’avion passa à 50 mètres de moi. Le contact avec le sol fut rude. Je me suis reçu sur les jambes mais la secousse me casse en deux. Au même moment passait sur la route de Luchon à 100 mètres du lieu de la chute l’oncle et la tante Chazottes de Mazamet. Coïncidence !!! Ce furent eux qui me ramenèrent dans la clinique où j’ai demeuré trois jours. Enfin tu vois, je suis là. »
François VERGNES, témoin de l’accident et propriétaire à CAPENS, raconte…
« Aujourd’hui, 30 août 1930 à 10H15, me trouvant devant la porte de mon habitation à Capens. J’ai aperçu dans les airs, un avion qui paraissait se trouver au-dessus de la briqueterie de Capens, il venait de la direction de Toulouse et se trouvait à 700 mètres de hauteur environ. Le vent sud-ouest soufflait faiblement lorsque l’avion a décrit un arc de cercle pour se diriger vers l’ouest. Tout à coup, j’ai entendu le moteur exploser. Le vol de l’avion m’a paru anormal. A la suite de l’explosion du moteur, l’avion s’est détaché en plusieurs morceaux et est tombé à terre. Avant l’accident j’ai entendu le vol du moteur qui était irrégulier, l’hélice paraissait tourner. L’avion a fait sa chute dans la direction ouest du village de Capens. Je n’ai pas vu les lettres et chiffres de l’appareil, que je crois être de la société industrielle d’aviation Latécoère à Toulouse Montaudran».
François VERGNES, agriculteur, était domicilié à Capens, 17 avenue Danflous. Il était roulier ; il transportait des matériaux de constructions, briques et tuiles fabriqués dans le village, avec un attelage de plusieurs chevaux. Il possédait une vigne dans le quartier des Quarts. Marié, il est décédé en 1938, sans descendance.
PHOTO de François VERGNES (1877 – 1938) collection particulière.
Le rapport de gendarmerie indique que « à 15H30, une équipe de la société industrielle Latécoère de Toulouse est arrivée sur les lieux de l’accident et a procédé à l’enlèvement de l’appareil ». Les débris de l’avion ont été dispersés dans une zone actuellement occupée par les gravières.
Ce 30 août 1930 fut la fin du Latécoère 28-8.
Jean MERMOZ eut ces mots pour qualifier ce tragique évènement… « CE N’ETAIT PAS ENCORE L’HEURE ».
Pendant l’exposition, Christian CHAIX, pilote de l’Aéroclub Jean Mermoz de Muret-Lherm a découvert les nombreux souvenirs illustrant la vie de l’aviateur. Et en fin d’après-midi, il a survolé en avion la salle des fêtes de Capens pendant qu’un de ses collègues en faisait de même. Ils ont réalisé des figures aériennes, complétant ainsi le caractère aéronautique de cette manifestation.
Cette journée fut une réussite, vous avez été nombreux à vous déplacer pour partager avec ces passionnés un moment culturel historique.